Les résultats de l’étude donnent une vision plus claire de la réussite des étudiants étrangers une fois qu’ils ont terminé leurs études dans les établissements postsecondaires canadiens, notamment dans les programmes axés sur la technologie et l’ingénierie, où ils jouissent d’un avantage salarial par rapport à leurs pairs. En outre, les chercheurs estiment que les étudiants étrangers qui suivent ces programmes devraient être incités à vivre et à travailler au Canada après l’obtention de leur diplôme.
L’étude, dont les auteurs sont les chercheurs Joel Blit , Mikal Skuterud et Ruiwen Zhang de Waterloo, a examiné un large éventail de sources de données, notamment les notes des élèves, les données sur l’immigration d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) et les déclarations d’impôt sur le revenu de l’Agence du revenu du Canada.
En plus de réfuter la thèse de la sous-utilisation des compétences, l’étude a révélé que les étudiants étrangers qui fréquentent l’université de Waterloo sont plus susceptibles de rester au Canada et de devenir des résidents permanents, et qu’ils gagnent plus que leurs homologues canadiens par rapport à la moyenne nationale.
Environ 70 % des étudiants étrangers de Waterloo finissent par devenir des résidents permanents au Canada après avoir obtenu leur diplôme, un taux deux fois plus élevé que la moyenne nationale, selon l’étude.
"Les résultats de cet article montrent qu’il n’y a aucune preuve de sous-utilisation des compétences", a déclaré M. Skuterud, professeur au département d’économie de l’université de Waterloo. "Les étudiants étrangers et les étudiants nés à l’étranger qui ont déjà un permis de séjour permanent réussissent incroyablement bien lorsqu’ils fréquentent l’université de Waterloo.
Une fois diplômés, les revenus des étudiants internationaux de Waterloo dépassent non seulement ceux des diplômés de l’Université de Waterloo nés au Canada, mais aussi ceux des diplômés universitaires nés au Canada à l’échelle nationale. Plus précisément, les étudiants internationaux de Waterloo qui ont obtenu leur diplôme entre 2017 et 2019 gagnent jusqu’à 37 % de plus un an après l’obtention de leur diplôme que leurs homologues nés au Canada.
Les auteurs de l’étude écrivent dans leur rapport que cet avantage salarial s’est accru au cours de ces années, à mesure que les diplômes de technologie et d’ingénierie, où se concentrent les étudiants étrangers, gagnaient du terrain.
Sur la base de ces résultats, les chercheurs conseillent aux décideurs politiques canadiens de réviser la stratégie du Canada en matière d’éducation internationale, vieille d’une décennie, afin d’affiner les conditions d’admission qui ont précédemment accentué les problèmes sur les marchés du travail et du logement du pays.
Une recommandation suggère que l’IRCC fournisse une voie transparente aux étudiants internationaux qui cherchent à immigrer au Canada au titre de la catégorie économique en sélectionnant les candidats dont les revenus futurs attendus au Canada sont les plus élevés.
"Le succès de l’ERC dans la prédiction des revenus futurs des immigrants au Canada peut être amélioré de manière significative en ajoutant les domaines d’études des candidats, les identités scolaires et les revenus canadiens après l’obtention du diplôme à l’ensemble des critères utilisés", écrivent les chercheurs.
Les chercheurs recommandent également d’influencer les choix des étudiants les plus brillants du monde qui choisissent d’étudier et de s’installer après avoir obtenu leur diplôme, notamment en accordant des subventions ciblées pour les frais de scolarité afin d’attirer les étudiants étrangers dans des programmes axés sur la technologie et l’ingénierie, et des subventions de l’impôt sur le revenu pour inciter les diplômés à travailler au Canada après l’obtention de leur diplôme.
