
Selon des chercheurs en sciences de la santé de l’université Simon Fraser (SFU), l’augmentation rapide du coût du logement a eu des répercussions sur les personnes, y compris sur leur santé. Une nouvelle analyse systématique de 23 études, publiée dans BMC Public Health, sur l’impact des prix du logement sur la santé montre que ces changements peuvent avoir un impact positif ou négatif sur la santé des personnes.
Des recherches antérieures ont examiné les mécanismes par lesquels les prix du logement ont un impact sur la santé, notamment sur les comportements de protection de la santé. Par exemple, des études antérieures ont montré que le fait d’être propriétaire d’un logement peut donner accès à des opportunités qui renforcent la santé, tandis que les facteurs liés au logement, tels que l’endettement, le stress lié à l’hypothèque et les problèmes de crédit, peuvent entraîner des problèmes de santé mentale et de dépression.
Ashmita Grewal, étudiante en master à la SFU, explique les effets différentiels observés entre les propriétaires à hauts revenus et les locataires à faibles revenus par un "effet de richesse" : la hausse des prix du logement profite aux propriétaires en raison de l’augmentation de leur valeur nette. Dans le même temps, les locataires et les personnes à faible revenu sont exclus du marché, ce qui entraîne des inquiétudes et un stress physiologique.
Une étude, incluse dans cette revue, a montré que la dépréciation des prix des logements entraînait une augmentation de la consommation d’alcool chez les propriétaires, tandis qu’une étude réalisée au Danemark a montré que l’impact sur la santé des variations des prix des logements pouvait être atténué par la politique des pouvoirs publics.
"J’espère que cette étude contribuera à faire évoluer la culture de l’accession à la propriété", explique M. Grewal. "Nous avons besoin d’un changement de culture, où nous ne considérons pas le logement uniquement comme un investissement ou un moyen de gagner du capital, mais aussi comme un besoin de vie de base.
Kiffer Card, professeur adjoint à la faculté des sciences de la santé, qui a supervisé l’étude, note que l’une des nombreuses raisons pour lesquelles le logement influe sur notre santé est qu’il joue un rôle clé dans les liens que nous entretenons avec notre communauté.
"L’accessibilité du logement détermine si les individus peuvent rester dans leur quartier et leur communauté", explique M. Card. "Lorsque l’on ne peut pas se permettre de se loger, on doit déménager dans des régions où le logement est moins cher. Ce type de migration a un effet néfaste sur notre vie sociale et notre bien-être, et érode le tissu social de nos communautés".
"Le fait d’être propriétaire ne signifie pas nécessairement que l’on aura des effets positifs sur la santé, et le fait d’être locataire ne signifie pas nécessairement que l’on aura des effets négatifs", précise M. Grewal. "Il existe toute une série de facteurs qui ont un impact positif ou négatif sur la santé.
Outre Grewal et Card, l’équipe comprenait Kirk Hepburn et Scott Lear de la faculté des sciences de la santé, ainsi que Marina Adshade de l’école d’économie de l’UBC.