Fibrillation auriculaire: des facteurs génétiques en cause

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Une revue de la littérature a permis à une équipe de recherche en cardiologie d’établir un lien entre une arythmie cardiaque fréquente, la fibrillation auriculaire, et certains facteurs génétiques.

Contrairement à ce que pensent certains cliniciens, une revue de la littérature des 25 dernières années a récemment conclu que des facteurs génétiques contribuent de façon significative à la survenue de la fibrillation auriculaire. Cette analyse documentaire a été réalisée par plusieurs cardiologues experts de ce trouble et de la génétique, sous la direction du Dr Jason D. Roberts, cardiologue électrophysiologiste à l’Université McMaster et au Hamilton Health Sciences, ainsi que du Dr Rafik Tadros, cardiologue à l’Institut de cardiologie de Montréal, professeur adjoint à l’Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en génétique cardiovasculaire translationnelle.

La fibrillation auriculaire est l’arythmie cardiaque la plus courante et elle est associée à des risques accrus d’insuffisance cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et de démence. Elle touche plus de un pour cent de la population. Jusqu’à présent, elle n’était traditionnellement pas considérée comme une forme héréditaire de maladie cardiaque.

Les conclusions de cette étude parue dans le Canadian Journal of Cardiology amènent les auteurs à recommander que les patients atteints de fibrillation auriculaire précoce subissent un dépistage clinique pour éliminer les risques de cardiomyopathie ventriculaire et de canalopathie cardiaque, deux syndromes causés par des variants génétiques et qui peuvent mettre la vie des patients en danger. La cardiomyopathie ventriculaire altère la structure des ventricules gauche ou droit, alors que la canalopathie cardiaque est généralement responsable de l’apparition de troubles du rythme cardiaque et de mort subite chez des patients qui ont par ailleurs un coeur structurellement normal. Advenant que l’un de ces deux syndromes soit suspecté, les auteurs conseillent que des tests génétiques appropriés soient effectués.

Pour le Dr Tadros, «reconnaître qu’une fibrillation auriculaire puisse être causée par des facteurs génétiques encouragera, espérons-le, les cliniciens à réaliser une évaluation clinique minutieuse, incluant les antécédents familiaux, en particulier quand la fibrillation est diagnostiquée à un jeune âge. Ultimement, cela réduira les complications graves et la mortalité attribuables à ces affections cardiaques».

Il importe toutefois de noter que les maladies génétiques mentionnées ci-dessus ne sont à l’origine que d’une minorité des cas de fibrillation auriculaire. La plupart du temps, celle-ci demeure une arythmie non dangereuse lorsqu’elle est prise en charge adéquatement.