La grande majorité des étudiantes et étudiants de l’Université Laval travaillent durant leur parcours universitaire, selon un sondage mené à l’hiver 2024 par le Service du développement professionnel (SDP) et la firme Léger auprès de 2915 personnes.
L’échantillon, représentatif de la population étudiante, regroupe des personnes âgées de 18 à 24 ans (53%), de 25 à 34 ans (29%), et de 35 ans et plus (18%), de citoyenneté canadienne ou issue de l’immigration.
Chez les répondantes et répondants canadiens, 74% occupent un emploi à temps partiel (moins de 20 heures par semaine) ou à temps complet (au-delà de 20 heures). Ce chiffre descend à 55% pour les personnes issues de l’immigration, mais plus de la moitié d’entre elles travaillent à temps complet, notamment en raison de l’assouplissement de la politique du gouvernement fédéral, qui avait temporairement suspendu le plafond de 20 heures de travail pour les étudiantes et étudiants étrangers.
Plus de la moitié des personnes sondées, tous profils confondus, ont indiqué travailler principalement pour combler les besoins de base, comme le logement ou la nourriture.
Choisir son emploi
«Travailler pendant les études est une façon d’acquérir de l’expérience pour la population étudiante», indique André Raymond, directeur du SDP. C’est pourquoi, lorsque les répondantes et répondants consultent des offres d’emploi ou de stage, l’adéquation entre les tâches et les aspirations professionnelles joue un grand rôle. Près des deux tiers d’entre eux occupent d’ailleurs un emploi lié à leur domaine d’études.Le salaire est également un facteur clé et le sondage a relevé que les attentes à ce sujet augmentent selon le cycle d’études. Une fois sur le marché du travail, les personnes sondées s’attendent à avoir un salaire allant de 73 734$ en moyenne pour celles sortant du baccalauréat, à 80 074$ pour celles terminant un 3e cycle. Le SDP note toutefois un écart important entre ces chiffres et la réalité du marché, soit des salaires tournant plutôt autour 59 780$ après le 1 cycle à 71 477 après le 3e cycle. Selon André Raymond, cette différence souligne le besoin d’informer davantage les étudiantes et les étudiants des conditions salariales réelles.
La population étudiante commence souvent à préparer son insertion professionnelle pendant ses études. Les trois quarts des personnes sondées considèrent qu’elles sont bien outillées pour entreprendre des démarches de recherche d’emploi, mais ces résultats varient selon la faculté. «Par exemple, les personnes affiliées aux facultés de Foresterie, de géographie et de géomatique, des Sciences de l’administration et des Sciences infirmières se sentent les mieux outillées», précise André Raymond.
Le sondage a également fait ressortir que l’un des principaux obstacles identifiés dans la recherche d’emploi au Québec est le manque d’occasions d’emploi dans le domaine d’études. Un autre obstacle, particulièrement chez les personnes issues de l’immigration, est la non-reconnaissance des diplômes ou de la formation et des expériences professionnelles. «On a encore de l’éducation à faire auprès des employeurs pour les sensibiliser au fait qu’une expérience qui n’est pas obtenue au Québec peut être super intéressante», souligne André Raymond.
À la lumière de ces résultats, le SDP peut identifier les lacunes et trouver des solutions pour mieux accompagner la population étudiante.