Les Presses de l’Université de Montréal (PUM) jouent depuis plusieurs décennies un rôle de premier plan dans les écosystèmes universitaires québécois et francophone. Elles ont pour mission de diffuser les savoirs de manière accessible tout en mettant de l’avant la production scientifique en langue française. Au fil des années, les PUM ont su innover et s’adapter aux enjeux contemporains du monde de l’édition. Le transfert récent des Presses internationales Polytechnique (PIP) aux PUM promet d’élargir encore leur portée.
Les Presses internationales Polytechnique rejoignent les Presses de l’Université de Montréal
La gestion des Presses internationales Polytechnique par les PUM représente un tournant stratégique pour ces deux maisons d’édition universitaires. «L’objectif des Presses de l’Université de Montréal est de diffuser le plus largement possible le savoir et le savoir en français en particulier», dit Francis Gingras , directeur scientifique des PUM. Avec cette nouvelle alliance, les PUM vont pouvoir enrichir leurs collections d’ouvrages techniques, de manuels et de recherches appliquées dans des domaines comme l’intelligence artificielle, la robotique ou encore la gestion des infrastructures. «Les collections de Polytechnique nous ouvrent les portes de champs d’études qui étaient peu représentés dans nos collections ou qui ne l’étaient pas du tout», poursuit-il.Ce partenariat ne se limite pas à l’ajout de nouveaux titres: un fonds financé par Polytechnique Montréal et soutenu par les PUM permettra de garantir la pérennité des publications et d’offrir un soutien financier aux auteures et aux auteurs. Ce fonds couvrira non seulement les coûts de publication, mais aussi ceux liés à la promotion et à la visibilité des ouvrages. «Nous nous sommes engagés à faire paraître annuellement un certain nombre de titres dans la collection des Presses internationales Polytechnique», précise Francis Gingras, soulignant l’importance de maintenir cette collection dynamique.
La continuité sera assurée par Luce Venne-Forcione, actuelle directrice de l’édition aux PIP, qui supervisera les projets en cours. Tous les contrats existants seront respectés et l’identité visuelle des PIP sera conservée. Cette intégration marque donc une nouvelle étape pour les deux maisons tout en respectant l’histoire et l’identité de chacune.
La collection Les salicaires: des essais hybrides
Parmi les projets récents des PUM, la collection Les salicaires se distingue par son originalité et son ouverture à des formes d’écriture moins traditionnelles. «Cette collection sous la direction de Nicolas Lévesque, qui s’est joint récemment à l’équipe éditoriale, fait une place à des procédés d’écriture qui étaient relativement peu présents jusqu’à maintenant», explique Francis Gingras. Le but des Salicaires est de proposer des essais introspectifs et hybrides, à la frontière entre la réflexion personnelle et l’expertise scientifique.Le livre de Nathalie Plaat Mourir de froid, c’est beau, c’est long, c’est délicieux, une réflexion sur le deuil, illustre parfaitement cette approche. «C’est vraiment un livre très personnel. En même temps, comme l’auteure est psychologue, elle a ce point de vue qui n’est pas seulement celui du témoignage», indique Francis Gingras, soulignant la richesse de cette double lecture. L’autre ouvrage paru cet automne dans la même collection est On s’arrête là pour aujourd’hui: journal de psychanalyse, de Benoît Erwann, qui offre une nouvelle perspective sur ce champ disciplinaire.
Le succès critique et commercial des Salicaires prouve qu’il existe un réel besoin pour ce type d’ouvrages. «On a déjà été en réimpression pour un des titres, ce qui montre que les lecteurs sont au rendez-vous», se réjouit le directeur scientifique des PUM. La collection s’enrichira de nouveaux titres dans les prochains mois.
Des collections en art et en politique
En plus des manuels de science et des essais, les PUM poursuivent leur exploration du domaine de l’art avec la collection Art +. Le récent ouvrage sur le peintre québécois Jean-Paul Jérôme témoigne de l’engagement des PUM à soutenir la recherche en histoire de l’art. Le lancement du livre s’est d’ailleurs déroulé dans un cadre significatif, à la galerie Simon-Blais, illustrant ainsi la volonté des PUM de continuer à tisser des liens avec le milieu artistique local.Parallèlement, la collection Le Monde en poche permet d’aborder des sujets d’actualité politique à travers des ouvrages concis et rigoureux. Récemment sont parus des livres sur le conservatisme en Russie, sur la dépolitisation du monde et sur le nouveau statut de Hong Kong. «Ce sont des ouvrages vraiment très accessibles qui sont préparés par les meilleurs spécialistes, mais dans un format qui se veut à la fois bref et exhaustif», résume Francis Gingras. Cette volonté de concilier accessibilité et exigence intellectuelle est au coeur de la démarche des PUM, qui souhaitent s’adresser à un public élargi sans pour autant renoncer à la profondeur de l’analyse.
L’engagement des PUM pour l’accessibilité des savoirs
Les PUM rendent le savoir accessible à différents publics tout en respectant les standards scientifiques les plus élevés. Le format bande dessinée, par exemple, permet de présenter des recherches universitaires sous une forme différente susceptible d’intéresser des lecteurs qui ne seraient peut-être pas attirés par des monographies classiques. «Ce sont de véritables enquêtes universitaires qu’on trouve derrière chaque bande dessinée, mais racontées d’une autre manière», explique Francis Gingras.Cet engagement en faveur de l’accessibilité se reflète aussi dans la diversité des supports. Bien que le numérique occupe une place grandissante, le livre papier n’a pas dit son dernier mot. «Le fait d’être déjà en réimpression pour un livre comme celui de Nathalie Plaat montre bien qu’il y a des lecteurs qui vont encore dans les librairies acheter des livres», note le directeur des PUM.
Favoriser le libre accès fait également partie de la mission des PUM. Près d’un demi-millier de leurs ouvrages sont ainsi accessibles notamment sur la plateforme OpenEdition Books. Pour l’année 2024, ce sont huit nouveaux titres qui sont en libre accès.
Les Presses de l’Université de Montréal poursuivent leur mission de diffusion des savoirs. Leur succès se mesure non seulement au nombre de titres publiés, mais aussi à la reconnaissance qu’ils reçoivent chaque année. «Les nombreux prix que les auteurs et auteures des PUM se voient attribuer annuellement saluent d’abord leur travail, mais c’est aussi une reconnaissance de la qualité du travail éditorial de toute l’équipe des PUM», conclut Francis Gingras.